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Sortie n° 178861, créée le 27 08 2021
France
Vidéo de la sortie
Organisateur
Date de la sortie
Heure de début
Samedi 28 Août 2021

Inscriptions & désinscriptions jusqu'à :
L'heure de la sortie
17:45
Descriptif de la sortie

 

 
TOUT PUBLIC

FRANCE

 
Chronique de la vie frénétique d’une journaliste star de la télévision, prise entre la célébrité́ et une spirale d’événements qui entraîneront sa chute.

Genre : Drame, Comédie
Durée : 02:14:00 Réalisation : Bruno Dumont
Acteurs : Léa Seydoux, Blanche Gardin, Benjamin Biolay, Emanuele Arioli, Juliane Köhler, Gaëtan Amiel, Jawad Zemmar, Marc Bettinelli
 
 
Bruno Dumont ne mâche pas ses mots. Il est capable de balancer qu’il se fout de l’Europe ou qu’il n’est pas féministe. Cela fait une vingtaine d’années que ce cinéaste non consensuel exalte ou rebute, en s’étant aventuré dans divers genres. Quoi de commun entre ses allégories dépouillées (Flandres), ses farces ubuesques (Ma Loute) et ses portraits de Jeanne d’Arc inspirés de Charles Péguy ? Peut-être une certaine obsession de la francité, belle ou monstrueuse. « France », c’est justement le prénom du personnage éponyme joué par Léa Seydoux dans son onzième film, satire au vitriol de la machine médiatique et des réseaux sociaux. Cet irréductible inclassable, qui peut passer tour à tour pour un enragé boutefeu ou un fieffé réactionnaire, éclaire ici son film et plus largement son rapport à la France. Attention, c’est parfois du brutal.
 
Léa Seydoux dans France, de Bruno Dumont : « Taper sur une journaliste qui incarne une part féroce du pays ne m’intéresse pas. Je veux trouver un peu de lumière dans la 
 
« J’essaie toujours par le cinéma de montrer la complexité des choses et des êtres. Taper sur une journaliste qui incarne une part féroce du pays ne m’intéresse pas. Je veux trouver un peu de lumière dans la noirceur. France est une journaliste star qui n’est ni bonne ni mauvaise, c’est “un demi-clair matin”, pour reprendre l’expression de Charles Péguy. Elle vit dans un milieu devenu mythologique, un monde clos, une bulle étanche, coupée de la réalité. Elle est un agent du système dont elle profite, mais elle s’éveille. Je lui trouve quelque chose de glorieux. J’en fais une héroïne, qui incarne une certaine France d’aujourd’hui, face à ses contradictions. 
 
« On vit dans une société d’écrans qui produit de la pensée numérique. La matrice, c’est le cinéma, le grand écran. La télévision et les réseaux sociaux produisent eux aussi une forme de cinéma, sur petit écran. Sauf qu’on oublie qu’il s’agit de fiction. Au cinéma, le pacte est tacite : on sait qu’on va voir une fiction. Quand on regarde la télé, même un match de foot, on pense que c’est réel, alors que les événements montrés sont représentés, surinterprétés, phagocytés par de la fiction. Ce ne serait pas si grave si le tour de passe-passe était révélé, mais rien ne va dans ce sens. Lorsque je montre France en reporter sur le terrain des opérations, je montre comment elle fabrique de l’info, triche avec du faux. »
 
Léa Seydoux dans France, de Bruno Dumont : « [Le personnage de] France est un agent du système dont elle profite, mais elle s’éveille. J’en fais une 
 
« Je suis en guerre contre la bienséance, la bien-pensance, le bien-disant. On vit une époque hyper hygiéniste, dans une aseptisation généralisée. Il suffit de regarder l’élite et ses représentants médiatiques, ce sont des consciences pures, des icônes. Alors que le monde n’est pas pur. J’essaie de montrer la part d’impur comme de pureté. Le danger des médias et des réseaux sociaux, c’est qu’ils sont tous en train d’alimenter une sorte de pureté absolument dangereuse. Sondagière, catégorisante et moralisante. 
 
« Le Nord, c’est en même temps l’enfer et la grâce. Quand la caméra est devant un champ, je sens aussitôt une magie opérer. Il y a le vent, une musique naturelle se fait entendre. À Paris, je ne sens rien de réel. Trop de bruits, de brouhaha. On est quand même des animaux naturels, on a besoin de la nature. À Paris, on est dénaturé, c’est pourquoi j’ai intégré du faux et du carton-pâte, dans les décors délirants, les voitures. La grandeur de la France, pour moi, c’est le paysage, le terroir, les gens, les accents, le passé, le présent, les étrangers, les minorités, notre histoire. On peut encore harmoniser tout ça. Je reste un optimiste, malgré tout. »
 
“Il faudrait que le télévision retrouve sa mission première : informer, éduquer, divertir...”
 
« Il n’y a aucune pensée politique à l’heure actuelle dans laquelle je me reconnais. Personne n’est capable de penser la complexité du réel. Les gens de droite sont conservateurs et dangereux. Les socialistes ont failli. J’essaie de trouver un équilibre avec autrui. Les gens ont besoin de sentir leur terroir et d’aimer autrui, ce n’est pas compliqué à comprendre. Les gens ne sont pas méchants, c’est le numérique qui favorise leur méchanceté en les rendant malheureux. Je ne condamne pas le numérique en soi, je condamne l’emploi qu’on en fait. Idem pour la télé, il faudrait qu’elle retrouve sa mission première : informer, éduquer, divertir… Il faut aujourd’hui voir la misère culturelle, dans certains territoires, c’est dramatique. Je suis très en colère contre ça. Quand les jeunes de banlieue viennent à Paris tout casser, je comprends. Je serais à leur place, je serais le premier. Beaucoup n’ont pas été intégrés. C’était pourtant ça, autrefois, la grandeur de la 
 
« En filmant Freddy [jeune chômeur du Nord qui commet un crime raciste, ndlr] dans La Vie de Jésus, en 1997, je filmais tous les hommes. Le FN était déjà une possibilité, inscrite dans notre corps, contre laquelle il fallait lutter. En tentant de comprendre ce qui se passe dans le cerveau d’un frontiste. Rien ne sert de condamner et de rejeter ceux qui votent FN ou RN aujourd’hui, avec une Marine Le Pen qui ne fait rien et qui attend juste l’heure. C’est le meilleur moyen pour qu’ils prennent de l’extension. Il faut aller chercher ces gens-là. À travers La Vie de Jésus, cela m’intéressait de savoir comment un jeune mec peut devenir haineux. »
 
Léa Seydoux dans France : « Je ne suis pas féministe. Je suis contre la ségrégation entre hommes et femmes, qui empêche de penser la complexité des individus, la nuance 
 
« Chacun doit pouvoir s’élever. C’est ce que dit Péguy : l’élévation est partout. Elle n’est pas chrétienne. La religion, il faut la jeter aux orties. Il faut remettre par contre du religieux et du spirituel dans l’art, qui révéle et transfigure. Or l’art d’aujourd’hui ou le cinéma, c’est majoritairement du n’importe quoi : de la sous-culture qui crée des dégénérés. Les Gilets jaunes, c’est le produit parfait des médias et c’est leur public. Tous les médias confondus sont responsables de la violence sociale française. Avec les réseaux sociaux, c’est encore pire. Tous les débats actuels autour des minorités, je ne supporte pas. Il y a énormément de gens qui souffrent et qui ne se reconnaissent pas là-dedans. Au nom de bons sentiments, on façonne une société de ségrégation qui produit des dégâts. Je comprends l’origine, certaines revendications sont légitimes, mais cela crée du danger. Avec ce film, je m’attends à des questions sur le féminisme. France, c’est pourtant un ectoplasme, elle ne dit rien des femmes. Je ne suis pas féministe. Je suis contre la ségrégation entre hommes et femmes, qui empêche de penser la complexité des individus, la nuance et 
 
« Je ne vote pas. Mais je crois aux institutions. Pour le reste, je veux qu’on me foute la paix, je demande que les trains arrivent à l’heure, point barre. Et que les gens malheureux ou démunis le soient moins. Je veux bien payer des impôts pour aider les plus faibles. Mais je ne veux pas que les politiques s’occupent de mes lendemains.ce” de Bruno Dumont, jeu de massacre et d’egoLouis Guichard1 minute à lire
 
 
À voir
 France, de Bruno Dumont (France, 2h14). Avec Léa Seydoux, Blanche Gardin, Benjamin Biolay. En salles.
 
cinéma françaisEntretienBruno DumontLéa Seydoux
 
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